Chevreuse environnement et patrimoine

La première action de valorisation de CEeP a été d'organiser une exposition sur les thèmes des murailles de la ville de Chevreuse et les jardins qui les bordent, qui restent peu reconnus et dont plusieurs vestiges sont en danger. Cette exposition s'est tenue dans un lieu historique du centre ville, le Cabaret du Lys, où Racine venait régulièrement lorsqu'il devait suivre le chantier du château de la Madeleine. L'exposition ouverte à l'occasion  des Journées européennes du patrimoine en septembre 2023 a reçu près de 400 visiteurs en deux semaines et a permis de sensibiliser le public à l'intérêt historique et écologique de ce patrimoine et à sa sauvegarde.  A la demande d'enseignants, elle a ensuite été présentée pendant deux mois, de décembre 2023 à janvier 2024 aux 750 élèves du collège Pierre de Coubertin à Chevreuse.

L'exposition était découpée en trois parties :

1- patrimoine historique des murailles,

2- usages et évolution des jardins intramuros,

3- richesse et enjeu de la biodiversité.

      Murailles

Constituées d’épais murs de pierre partant des murailles du château, elles descendent la colline, avant de s’élargir pour enserrer la ville en intégrant des vergers-potagers, dont ceux qui bordent la promenade dite des petits ponts. D’après le service archéologique du département (SAI 78-92), la ville a eu trois enceintes successives :

L’enceinte primitive (en rouge) forme un noyau indépendant du château autour de l’église et du prieuré Saint-Saturnin. L’enceinte de la fin du 14e siècle (en gris) relie la ville au Château. L’enceinte du 16e siècle (en brun) enveloppe toute la ville et traverse le canal (voir le plan en bas à droite).

      Jardins

Les jardins intra-muros servaient à la culture vivrière : potager, fruits, herbes médicinales et aromatiques. Le principe de fruitiers palissés le long des murs séparatifs y est développé comme pour les murs à pêches de Montreuil. La promenade des petits ponts qui longe le canal de l’Yvette distribue les jardins enclos par la muraille sud de la ville et sert pour la mise en scène des sociabilités du bourg. Depuis les années 1980, les fonctions évoluent et, au fil des générations, le verger-potager laisse plus de place aux activités de loisirs, arbustes décoratifs et  aux fleurs, accueillant une grande biodiversité.

      Biodivercity

En effet, ces vieux jardins avec leurs murs de pierre meulière souvent maçonnés à la terre, sont pleins de trous proposant une richesse d'habitat pour la vie de nombreuses espèces. Une diversité qui parcourt l’arbre du vivant, depuis les nématodes du sol et microorganismes, aux champignons, plantes, invertébrés, reptiles, oiseaux et mammifères. Les organismes vivants dans ces jardins recouvrent ainsi toute la chaine trophique, permettant un flux de matière des décomposeurs aux carnivores.

Après un diagnostic explicitant les lacunes des dispositifs de protection, l'exposition se termine par 18 propositions concrètes présentées page suivante, pour préserver et valoriser ce patrimoine pluriel.