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Editorial

Pour que nature vive !

Le temps est venu de s'exprimer pour remercier, défendre et honorer tous les signataires de notre pétition contre l'artificialisation du site en zone humide de la mare aux canards, à Chevreuse, commune du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse.  Les travaux opérés ont vidé cette mare, supprimé une île qui était une zone refuge, notamment pour les passereaux, et ont aussi fait table rase d'une large partie de la végétation, ce qui a détruit les populations d'invertébrés.

Ces actions sont clairement néfastes pour l'environnement car elles appauvrissent la biodiversité. Les conséquences esthétiques sont aussi peu réjouissantes que les conséquences écologiques, car ces travaux qui créent un vaste ponton couvert et une passerelle hors d’échelle pour une si petite mare, contribuent à artificialiser davantage notre vallée et à transformer ce modeste jardin en ersatz de parc d’attraction.

Nous, association de défense de l'environnement et du patrimoine, sommes opposés à de tels actes de destruction.

Le monde vivant, sous toutes ses formes, doit être respecté.

 Avec plus de 10.000 signataires, notre pétition fut un grand succès, les chiffres parlent, les amoureux du monde vivant sont bien là.  Nous avons été confrontes à de vives critiques sur les réseaux sociaux, lors des vœux de la maire et dans le bulletin municipal ironisant sur de prétendues fausses signatures en lien avec le fait que de nombreux signataires n'étaient pas de Chevreuse. Cette conclusion hâtive et erronée revient à ignorer plusieurs choses importantes : que l’association est celle de la vallée et pas seulement de la commune ; que nombre d’habitants ont des activités en d’autres lieux ; et surtout que les défenseurs du monde vivant sont concernés par la protection de sites naturels sur la Terre, où qu’ils soient. Cette absence de respect à l'égard de notre pétition et de ses signataires a somme toute peu d'importance car le vrai problème n'est pas là.

Le vrai problème est l'artificialisation grandissante de la vallée, alors qu'il faudrait agir à l'inverse, protéger, planter et favoriser des espaces sans intervention de l'homme, où les espèces sauvages puissent exister.

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Vue  de la place de l'église en 2013 ; aujourd'hui tous ces arbres ont été coupés.

 

Or, à titre d'exemple, au cours de ces dernières années, de nombreux arbres ayant entre quarante et cent ans ont été abattus : dans le jardin de la Maison André Claveau démolie (ancienne trésorerie), devant la mairie, place de l'église, rue du vieux cimetière, place Simone Weil, au Rhodon, sur le parking de la maison des associations, jusque,  très récemment, l’arbre mémoriel qui jouxtait la stèle à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie près de la mare aux canards.

Personne n'ignore plus que les zones humides sont des éléments majeurs favorisant la survie des espèces dans le contexte du changement climatique, alors pourquoi les détruire ? Personne n'ignore que les arbres sont des organismes vivants, et ne sont pas des objets de supermarché, alors pourquoi arracher les arbres de plusieurs décennies et les échanger par des spécimens plus jeunes, avec un système racinaire et un microbiote appauvris par l'action de l'homme?

La diversité des espèces est nécessaire au maintien d'une nature en bonne santé. Face aux défis du déclin de la biodiversité et du changement climatique, il est essentiel de comprendre l'impact aggravant de ces actes. Il aussi est important de rappeler que tout est lié car le vivant est un ensemble d'interconnexions complexes qui ne nous appartient pas mais dont nous faisons partie et que nous devons préserver pour nos enfants.  Réapprenons a vivre pour et avec la Nature !

                                                                                       Anne Genissel présidente de CEeP

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