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Mobilisation pour la Mare aux canards : pourquoi ?

Problèmes écologiques

Ce projet concerne une mare de 3000 m2 environ, en centre-ville de Chevreuse. Il fut présenté de différentes manières :  «aménagement paysager », « requalification», « renaturation ».

Un permis d'aménager a été délivré par la Maire le 25.07.2023. Selon la dernière version en date du projet communiquée aux Chevrotins dans le bulletin municipal de septembre, il comprend des aménagements divers : « îlots flottants », passerelle de 60 mètres, « création d'un ponton en bois de 300 m2 agrémenté d'un "nid d'observation" en parois tressées ».

 

L'opportunité de ces aménagements est sujette à caution sur le plan environnemental : la mare ne présente aucun signe manifeste d'eutrophisation et héberge une faune et une flore riches (à titre d'exemple, des espèces protégées comme le héron cendré peuvent s'y réfugier). Pourquoi  détruire cet écosystème par un chantier d'envergure ?

Si le projet n'est pas justifié sur le plan paysager  il ne l'est pas non plus sur le plan environnemental car cette mare est en zone protégée du PLU (zone NS) située en contrebas du Château de la Madeleine dans le site inscrit de Chevreuse au cœur du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse. Le secteur a déjà été très dégradé en 2019 par un chantier mené par la municipalité mais ne respectant pas les procédures légales, pour le réaménagement d'un parking entièrement imperméabilisé en enrobé avec destruction quasi-totale des espaces verts existants pour gagner 48 places de stationnement.

La mare restait un précieux îlot de nature de ce site.

 

Le chantier n'intègre pas la problématique hydraulique bien que le Dossier Loi sur l'Eau précise que la mare est  "un ru affluent de l’Yvette" dont la morphologie prend la forme d’une mare connectée au cours d’eau. Pourtant le centre-ville de Chevreuse a été inondé en 2016 puis en 2018 et à notre connaissance, le SIAHVY n'a pas intégré les affluents de l'Yvette dans ses modèles hydrauliques pour la gestion des crues.

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Il aurait été prudent d'envisager une réflexion globale sur l'hydrographie locale et la gestion des crues. Le règlement du PLU impose d'ailleurs explicitement pour la zone NS de tenir compte de « l’intérêt paysager, écologique et hydraulique du fait de la proximité de l’Yvette et de ses ouvrages » (p.100). Ce point est d'autant plus essentiel que deux chantiers importants (Construction de la maison des associations au milieu de la zone inondable et parking bitumé) ont été menés à côté de cette mare  apparemment sans dossier répondant à la Loi sur l'Eau.

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Absence de concertation

A aucun stade, ce projet n'a été soumis au Conseil municipal. L'ensemble des décisions le concernant a été pris par la Maire dans le cadre de la délégation de compétences par le Conseil municipal votée en début de mandat (précisons que la délibération 2021-13 votée par le Conseil municipal indiquait explicitement dans son préambule que cette délégation visait à permettre de traiter les sujets « considérés comme de moindre importance et [relevant] de simples décisions de gestion des affaires courantes ou actes conservatoires » alors que le chantier concerné, vu son ampleur, ne relève manifestement pas de ces catégories).

 

Le projet n'a pas non plus été soumis à « concertation auprès des habitants avant le lancement du projet » comme cela avait été pourtant explicitement formulé dans son descriptif auprès de l'OFB qui avait valu à Chevreuse la distinction de « Territoire engagé pour la nature 2022-2025 ».

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Cette soustraction du projet au débat public étonne pour un projet perturbateurs des écosystèmes, mais aussi parce qu'il est très coûteux puisque le montant de l'opération annoncé dans diverses décisions par la municipalité de juin 2023 à octobre 2023 donne le  prix  de 1 080 147,60 euros TTC. Un coût cinq à dix fois supérieur à des travaux de même nature réalisés dans la région au cours de ces dernière années.

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